Suite à la publication de l'article en page 17 de la gazette N°1395 pour lequel nous remercions ce journal, nous nous permettons un droit de (réponse|parole) sur quelques points qui nous ont interpellés.
S'il est compréhensible que l'auteur ait envie de faire preuve d'imagination pour le titre de son article ("Un bidouille store ouvre à Clémenceau"), il est assez désagréable d'y trouver un contre-sens, voire plusieurs.
En effet, le BIB est un hackerspace et non un commerce ("store"), et un hacker n'est pas qu'un "bidouilleur" mais d'abord une personne qui désire comprendre et étudier le fonctionnement d'un dispositif technique. Au BIB, on vient "apprendre à réparer son lecteur DVD", ou partager ses connaissances, ce dernier point ayant été clairement retranscrit par l'auteur qui cite Gautièr "Il n'y a rien vendre". Comment alors avoir pensé "store", qui de fait plus référence à la marque à la pomme qu'aux logiciels et systèmes libres GNU/Linux qui sont portés par le BIB et dont il n'est fait aucune mention dans l'article.
Dernier point, traduire hackerspace par "espace pirate" est vraiment un abus de langage ou pour le moins le reflet d'une incompétence linguistique remarquable. Même si nous considérons le terme "pirate" comme inapproprié, force est de constater son usage courant dès qu'il s'agit d'intrusion délictueuse dans des systèmes techniques. Celui qui commet de tels actes est assimilé à un pirate (en anglais comme en français), mais le terme anglais est "cracker" et non "hacker". En conséquence, la traduction proposée par votre journaliste est fausse, voire diffamatoire. Dans les communautés informatiques (basées sur des langages), les gens sont très à cheval sur les questions de vocabulaire et de sémantique, tant les abus de langage sont fréquents et orientés en ces temps où l'on assimile la copie (qui multiplie) à la soustraction, qui soustrait. Aussi nous pensons approprié de vous envoyer ce rectificatif.
Le BIB doit son nom et son logo au "Boat In a Bag", canot de survie compact qui vous sauvera la vie en cas de naufrage en mer. On y donne, y prend et y échange des idées et des compétences, pour être capable de "faire soi-même" (Do It Yourself). On y promeut des solutions techniques et informatiques citoyennes, Libres, et ouvertes dans une ambiance pacifique et décontractée.